Guillaume Blanc: Une histoire environnementale de l’Ethiopie

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Gich (Semēn, Ethiopie), mars 2007. Cliché Guillaume Blanc
Gich (Semēn, Ethiopie), mars 2007. Cliché Guillaume Blanc

Je suis actuellement en post-doctorat à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, sous la direction du Professeur en histoire de l’environnement Grégory Quenet, et chercheur non-statutaire au Centre d’Études des Mondes Africains (CEMAf) à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ayant achevé en septembre 2013 un PhD. en études québécoises à l’Université du Québec à Trois-Rivières et un doctorat en histoire à Paris 1, mes recherches portent aujourd’hui sur l’histoire environnementale de l’Afrique de l’Est, le changement écologique et les humanités environnementales.

Mon intérêt pour l’histoire environnementale a débuté lors de la maîtrise, effectuée à Paris 1 sous la direction de Pascal Ory et de Pascale Goetschel. J’ai étudié les parcs nationaux français des Cévennes, des Pyrénées et de la Vanoise et réalisé qu’avant d’être un instrument de revitalisation de l’économie rurale, un parc national servait avant tout à promouvoir une idée, ou plutôt un idéal, national. L’année suivante, en Master 2, j’ai décidé de transporter mon intérêt pour les parcs nationaux dans la Corne de l’Afrique où j’ai étudié, en Érythrée, la patrimonialisation des îles Dahlak. Ici, le parc national s’est avéré être l’instrument efficace – parce que neutre d’apparence – d’un pouvoir autoritaire cherchant à contrôler l’ensemble des populations qui menacent sa souveraineté.

Voilà comment j’ai alors débuté, en 2008, mon doctorat. Voulant continuer à travailler sur la France et la Corne de l’Afrique, mais appréhendant une étude comparée de type « this happened here, that happened there », j’ai choisi d’intégrer le Québec à mon champ de recherches. J’ai pu bénéficier d’une bourse sur concours de la Chaire du Canada en histoire environnementale du Québec, et de la direction de son titulaire, Stéphane Castonguay. Dans le cadre de ces recherches, j’ai étudié le parc national en tant qu’objet à la fois générique et empirique, bien souvent différent selon les espaces étudiés mais toujours le produit de l’articulation de trois couples conceptuels : nature-culture, territoire-identité, paysage-nation. Croisée avec la documentation produite par les gestionnaires des parcs nationaux à l’étude (Forillon au Québec, les Cévennes en France et le Simien Mountains en Éthiopie), cette articulation m’a permis de concevoir le parc national comme un instrument et un révélateur de la narration nationale. Servant et révélant un processus de naturalisation de la nation au Canada, de nationalisation de la nature en France et d’internationalisation de la nature en Éthiopie, le parc se révèle systématiquement un dispositif institutionnel, matériel et symbolique suffisamment puissant pour se passer des mots et énoncer, de lui-même, la nation qui le préserve.

Aujourd’hui, à l’Université de Versailles, mes recherches portent sur trois champs d’investigation. Sous la direction de Grégory Quenet, je suis investi dans la création du Portail des humanités environnementales, plate-forme numérique dédiée à la publicisation des travaux relatifs à l’histoire environnementale, à la sociologie de l’environnement, l’anthropologie de la nature, l’écocritique, la philosophie et l’éthique environnementales, l’écologie politique et les esthétiques environnementales. Je fais également partie de l’équipe scientifique en charge du projet narrativesofchange, seconde plate-forme coordonnée par l’Université de Versailles et dont l’objectif est de produire une écriture numérique de l’histoire à même d’objectiver le changement écologique. Le troisième volet de mes recherches porte enfin sur l’histoire environnementale de l’Éthiopie. Avec deux autres membres du CEMAf-Paris, Amélie Chekroun et Thomas Guindeuil, j’espère pouvoir apporter une contribution à ce territoire encore peu connu en matière d’histoire de l’environnement. Avec Élise Demeulenaere et Wolf Feuerhahn, je suis également co-responsable de l’enseignement « Environnement : Perspectives des Sciences Humaines et Sociales », au sein de deux Masters au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’EHESS.

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Maude Flamand-Hubert

Je suis professeure adjointe en politiques appliquées à la forêt privée à la faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval. J'ai soutenu en 2017 ma thèse de doctorat, intitulée "La forêt québécoise dans la première moitié du XXe siècle : représentations politiques et littéraires" (cotutelle en développement régional à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) et en histoire à Sorbonne Paris-IV). Mes intérêts de recherche portent sur l'exploitation des ressources naturelles et les politiques publiques, l'histoire forestière, régionale et environnementale, le Québec au XIXe et XXe siècle, les représentations de la forêt et des milieux forestiers.

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