Mandements: Lettres Pastorales et Circulaires des Évêques de Québec, dirs. Henri Têtu et C.-O. Gagnon (Québec: Imprimerie générale A. Coté, 1888), vol. III.
Note: The following is a letter discussing the condition of Quebec parishes in Feb 1816 — that is, thanks to the bad harvest of 1815, and prior to the bad weather of 1816. We have mapped the assessment of the parishes from dark green (best) to light green to light red to dark red (worst); the Google map is here.
A brief circular from Oct 1816 also follows. The full texts are available at the Internet Archive.
MEMOIRE
TOUCHANT l’État de la récolte dans les paroisses, en l’année 1816
A Son Excellence Sir Gordon Drummond, Commandeur du très honorable Ordre du Bain, Administrateur en Chef des
Provinces du Haut et du Bas-Canada, etc.
Qu’il plaise à Votre Excellence,
Conformément aux désirs de Votre Excellence, je me suis fait un devoir d’adresser aux curés des districts de Québec, de Montréal et des Trois-Rivières, une lettre circulaire, en date du 10 décembre dernier, conçue dans les termes suivants:
Monsieur,
« Son Excellence l’Administrateur en Chef ayant entendu dire que quelques paroisses étaient tombées en détresse par la mauvaise qualité de la dernière moisson, désire savoir par votre canal ce qu’il en faut penser. C’est pourquoi vous êtes prié de prendre à ce sujet les informations nécessaires et de me faire connaître d’ici au mois de février prochain, si ceux de votre paroisse auront assez pour subsister cet hiver et pour semer au printemps. Je suis, etc. »
Il y a quelques paroisses dont je n’ai pas encore eu d’informations, soit que mes lettres ou les réponses des Curés aient été perdues en chemin, comme il arrive quelquefois en cette saison. Votre Excellence verra bientôt que la détresse extrême annoncée dans certains lieux demande un secours si prompt, qu’il ne m’est pas permis de différer plus longtemps mon rapport, dans l’espoir de recevoir les réponses en retard.
Environ 90 réponses parvenues à mon adresse, montrent le différent état où la dernière moisson a laissé les paroisses. On peut les rapporter à quatre classes.
PREMIÈRE CLASSE
Paroisses dont la dernière moisson a été assez abondante pour qu’il s’y trouve du grain à vendre.
No 1. Saint-Denys,
2. Saint-Charles,
3. Saint-Marc,
4. Saint-Hyacinthe,
5. La Présentation,
6. La Pointe-Olivier,
7. Sainte-Marie de Monnoir,
8. Saint-Joseph de Chambly,
9. Boucherville,
10. Varennes,
IL Saint-Pierre,
12. Saint-François,
13. Montréal.
SECONDE CLASSE
Paroisses où les habitants paraissent avoir assez de grain pour subsister et pour semer.
No 1. Gentilly,
2. Saint-Grégoire,
No 3. Les Trois-Rivières,
4. Yamachiche,
5. Rivière-du-Loup, district des Trois-Rivières
6. Pointe-aux-Trembles,
7. Longue-Pointe,
8. Sainte-Geneviève,
9. Sainte-Rose,
10. Saint-Martin,
11. Blainville,
12. Repentigny,
13. Saint-Sulpice,
14. Berthier, district de Montréal.
15. Isle-du-Pads,
16. Contrecœur,
17. Verchères,
18. Longueuil,
19. La-Prairie,
20. Saint-Philippe,
21. Saint-Luc,
22. Châteauguay,
23. Saint-Augustin,
24. Sainte-Foye,
25. Saint-Laurent, Isle d’Orléans,
26. Ange-Gardien,
27. Château-Richer,
28. Sainte-Anne-de-Beaupré,
29. Saint-Joachim,
30. Isle-aux-Coudres,
31. Kamouraska,
32. Sainte-Anne, Grande-Anse,
33. Saint-Roch, district de Québec
34. L’Islet,
35. Cap-Saint-Ignace,
36. Saint-Michel, district de Québec,
37. Beaumont,
38. Saint-Charles, Rivière Boyer,
39. Pointe-Lévi,
40. Saint-Jean, Isle d’Orléans,
TROISIEME CLASSE
Paroisses où l’on ne pourra subsister et semer que difficilement, le froment ayant souffert de la gelée, et les autres grains, ainsi que les patates, ayant presque totalement manqué.
No 1. Bécancour,
2. Saint-Pierre des Evrards,
3. Nicolet,
4. Sorel,
5. Saint-Ours,
6. Saint-Jean de Rouville,
7. Ile-Perrot,
8. Rigaud,
9. Saint-Eustache,
10. Saint-Vincent,
11. La-Valtrie,
12. La-Noraye,
13. Saint-Cuthbert,
14. Deschambault,
15. Cap-Santé,
16. Les-Ecureuils,
17. Pointe-aux-Trembles, district de Québec,
18. Ancienne-Lorette,
19. Saint-Ambroise,
20. Charlesbourg,
21. Rivière-Ouelle,
22. Saint-Thomas,
23. Saint-Jean-Deschaillons,
24. Sainte-Anne-des-Plaines,
QUATRIÈME CLASSE
Paroisses dès maintenant dénuées de toute ressource pour leur subsistance et sans espoir de se procurer les moyens de semer au printemps.
N° 1. Lotbinière,
2. Saint-Nicolas,
3. Saint-Henri-de-Lauzon,
No 4. Sainte-Marie,
5. Saint-Joseph,
6. Saint-François,
7. Saint-André,
8. Saint-Patrice,
9. Kakouna,
10. Isle-Verte,
11. Trois-Pistoles,
12. Rimouski,
13. Saint-Jacques,
14. Champlain,
15. Batiscan,
16. Sainte-Geneviève,
17. Saint Stanislas,
18. Saint-François-du-Lac,
19. Saint-Michel d’Yamaska,
20. Sault-Saint-Louis,
21. Soulanges,
22. Vaudreuil,
23. Saint-Benoit,
24. Saint-Roch de l’Achigan,
25. Le Saint-Esprit,
26. Saint-Paul,
27. Sainte-Elizabeth.
D’après les termes dans lesquels s’expriment les curés des paroisses de cette classe, il paraît qu’elles sont réduites à la plus extrême misère et auraient besoin de l’assistance la plus prompte et la plus efficace.
L’attention paternelle qu’a eue Votre Excellence de vouloir bien s’informer de la détresse résultante de la gelée qui a ravagé les différentes parties de cette Province, en août dernier, me persuade qu’elle daignera prendre sans délai les mesures les plus propres à remédier à une disette sans exemple, du moins pour ces vingt-sept dernières paroisses, et qu’une partie des effets de cette bienfaisance s’étendra aussi aux vingt-quatre paroisses rangées dans la troisième classe. Tant de familles souffrantes ne sont soutenues que par l’espoir d’être promptement assistées. Je demande permission de me joindre à cette partie de mes diocésains pour réclamer les bontés de Votre Excellence en leur faveur, étant avec le plus grand respect,
De Votre Excellence,
Le très humble et très dévoué serviteur,
J. 0. Ev. Cath. de Québec.
Québec, 15 février 1816.
CIRCULAIRE
A MESSIEURS LES CURÉS DU DISTRICT DE QUÉBEC
Monsieur,
Son Excellence le Gouverneur en Chef, étant informé du mauvais état de la dernière récolte dans une partie de ce district, désire savoir quel est, à cet égard, l’état particulier de votre paroisse; si les habitants ont assez pour subsister cet hiver et pour semer au printemps ; et supposé qu’ils n’aient pas autant qu’il leur faut, quelle quantité de grains et de patates leur serait nécessaire, soit pour subsister soit pour ensemencer leurs terres.
L’état avancé de la saison doit vous faire accélérer votre réponse, si votre paroisse est du nombre de celles dont la communication est fermée pendant l’hiver.
Je suis bien parfaitement,
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
J. 0. Ev. de Québec.
Québec, 22 octobre 1816.