Revue d’histoire de l’Amérique française. Appel à contributions : “TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT”

Carte régionale de la province de Québec, 1880, BANQ

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La Revue d’histoire de l’Amérique française sollicite des propositions d’articles pour un numéro thématique qu’elle veut consacrer à la problématique des rapports sociaux au territoire et à l’environnement.

Au cours des dernières décennies, des travaux s’inscrivant dans le sillon de l’histoire environnementale ont interrogé la dynamique des interactions entre la société et son milieu en insistant sur les représentations et les institutions qui ont encadré ces interactions. Pareilles interrogations engageaient dans une voie neuve une réflexion entamée par les spécialistes de la géographie historique qui prenaient en compte les dimensions spatiales et matérielles dans l’analyse du changement social. Plutôt que d’être conçue uniquement comme un ensemble de caractéristiques physiques à l’arrière-scène d’une socioéconomie en constante mutation, la transformation des milieux biogéophysiques occupés par les sociétés passées et présentes s’est ainsi retrouvée au cœur des changements socio-culturels à l’étude. En maintenant la focale sur les régimes de représentations et les institutions, l’histoire des rapports sociaux à l’environnement tend par contre à délaisser les acquis de la géographie historique, alors même que celle-ci se renouvelle constamment au contact des spécialités des sciences humaines et sociales, comme la philosophie politique, les sciences studies et l’anthropologie culturelle. Qui plus est, le territoire, dans ses dimensions matérielles – lire écologiques – et intellectuelles est trop rapidement évacué de l’analyse comme si le terme fourre-tout de «nature» – en soi fortement et nécessairement questionnable – devait inclure les lieux de son déploiement et les maintenir dans des frontières inamovibles. Enfin, de nouveaux outils informatiques permettent la spatialisation de l’activité humaine dans une dimension diachronique pour saisir conjointement les transformations de l’espace et de la société. L’abondante historiographie traitant de l’exploitation et de la mise en valeur des ressources naturelles, de la transformation du paysage, et du fait urbain doit alors être complétée par des travaux où seraient analysés les changements des pratiques spatiales et des régimes de représentation de l’espace pour restituer le territoire au cœur de l’analyse historienne.

Sans exclure aucune période historique, la Revue souhaiterait recevoir des contributions qui aborde le territoire – sa formation, son appropriation, ses définitions et ses représentations – et dans lesquels se déclinent un des thèmes suivants : mise en réserve et mise en valeur des espaces naturels; infrastructure routière et révolution des transports; politiques d’aménagement et d’occupation du territoire; exploitation des ressources naturelles et développement régional; marchandisation de la nature et création des territoires touristiques; anthropisation du milieu et transformation du paysage agro-forestier; usage et partage de la nature; naturalisation des rapports sociaux et de l’organisation sociale; industrialisation des espaces fluviaux et conflits sociaux; science et construction de la nature; système d’information géographie et analyse historique.

Nous sommes, bien entendu, ouverts à toutes autres propositions permettant d’envisager historiquement le territoire et son inscription dans une analyse des rapports sociaux à l’environnement au Québec, dans le Canada français ou en Amérique française (les approches comparatives étant également les bienvenues).

Nous aimerions recevoir de la part des chercheurs stimulés par une telle perspective un texte d’environ une page (250 mots), qui décrirait sommairement l’article envisagé, avant le 31 mai 2014. Les auteurs des propositions retenues seront avisés de nous transmettre un manuscrit, ne dépassant pas 10 000 mots, notes comprises, pour le 30 novembre 2014. Le manuscrit doit être rédigé en français et sera soumis au processus habituel d’évaluation en vigueur à la RHAF.

Veuillez faire parvenir vos propositions ou toute demande d’information à :

Stéphane Castonguay et Dany Fougères

Rédacteurs invités

Revue d’histoire de l’Amérique française

Stéphane.Castonguay@uqtr.ca; Fougeres.Dany@uqam.ca

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Maude Flamand-Hubert

Je suis professeure adjointe en politiques appliquées à la forêt privée à la faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval. J'ai soutenu en 2017 ma thèse de doctorat, intitulée "La forêt québécoise dans la première moitié du XXe siècle : représentations politiques et littéraires" (cotutelle en développement régional à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) et en histoire à Sorbonne Paris-IV). Mes intérêts de recherche portent sur l'exploitation des ressources naturelles et les politiques publiques, l'histoire forestière, régionale et environnementale, le Québec au XIXe et XXe siècle, les représentations de la forêt et des milieux forestiers.

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