Nature urbaine en projets. Vers une nouvelle alliance entre nature et ville

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Deadline: Nov 1 2012
Event Website: Event Webpage
City: Paris
Country: France
Contact Email: NUPcontacts@gmail.com

Nature urbaine en projets. Vers une nouvelle alliance entre nature et ville
Urban Nature through Projects. Towards a new coalition between city and nature

Résumé
Intitulé « Nature urbaine en projets », le présent colloque a pour ambition de mieux comprendre et connaître ce qu’il en est du devenir de la ville –sa nature- dès lors qu’elle s’attache à la nature. Car s’il faut bien envisager l’avenir des formes urbaines naturelles –promenades plantées, parcs, jardins- héritées de l’histoire, c’est à l’aune d’une demande sociale de nature, elle-même fluctuante, que cela doit être fait. Et s’il faut dès lors appréhender le devenir des modèles de nature auxquels se réfèrent les architectes, les paysagistes et les urbanistes qui aménagent nos villes en espaces naturels, il convient tout autant d’interroger les mutations du « projet » en tant qu’outil de conception auquel ces professionnels ont recours. Il n’est pas jusque la question de l’ « innovation » architecturale, paysagère et urbanistique qui n’implique la notion de dépassement du présent inhérente aux projets de nature urbaine. Une nouvelle alliance entre nature et ville se dessinerait-elle ?

La nature est comprise, depuis la philosophie grecque, comme ce qui demeure extérieur à l’homme et contient en soi son propre principe de développement. Plus de l’ordre d’un principe que d’une chose, la phusis désigne ce qui est à l’origine du mouvement et du repos. Elle occupe ainsi, pour les êtres vivants, une place similaire à celle que l’artisan, l’artiste ou tout concepteur tiennent à l’égard des réalisations humaines. Ce n’est donc pas un hasard si, pour imager cette opposition de la nature et d’une pratique propre à l’homme, Aristote a recours à l’exemple de l’architecture . De nos jours, il aurait pu choisir la ville et l’urbanisme en guise d’illustrations. De fait, nos villes ne persistent-elles pas à se définir en se distinguant de ce qui ne serait pas elles, la nature sauvage ou cultivée, notamment ?

Dans ce rapport d’altérité, les termes de nature et d’urbain renvoient néanmoins aux relations qu’une société humaine et les individus entretiennent avec leur milieu . De plus, presque tous les milieux naturels sont anthropisés et, inversement, les villes, qui s’accroissent parfois en dépit des efforts de planification, semblent posséder en elles-mêmes leur propre moteur de croissance, comme un amas cellulaire : « la ville radioconcentrique est un cancer qui se porte bien », écrivait déjà le Corbusier, à propos de Paris, au siècle dernier .

L’association des notions de nature et d’urbain qui, depuis le Grenelle de l’Environnement, prévaut chaque fois que l’on parle de « nature en ville », ou de « nature et ville » s’autorise peut-être de cet infléchissement conceptuel . Il pourrait être problématisé à partir du passage incessant entre ces deux associations de termes. Cherche-t-on à désigner la nature –la singularité et la réalité- de la ville, ou la place de la nature –du vivant- dans la ville ? Vise-t-on confusément, à travers cette hésitation, une mutation des villes aux prises avec l’introduction, la réintroduction, la sauvegarde, de la biodiversité ? S’agit-il de créer les conditions naturelles dont on suppose qu’elles conditionnent un mieux vivre dans la ville ? Saisie tour à tour comme « nature naturante » –libre, créatrice, mais non capricieuse ou fantaisiste, car soumise à des lois- et « nature naturée » -produit de ce mélange entre liberté et nécessité- la « nature urbaine », qui désignerait à la fois la nature de l’urbain et la nature dans l’urbain, correspond moins à une essence immuable, un état stable, qu’à un ensemble de processus en devenir, c’est-à-dire à « des projets ».

Ce colloque sera attentif aux contributions philosophiques qui éclaireront l’historicité de ces notions. Il souhaiterait cependant que ces analyses conceptuelles soient mobilisées à propos de faits et de questions relatives à la nature urbaine en projets. Et il attend beaucoup des contributions en provenance des champs disciplinaires concernés par la transformation de l’espace urbain en relation avec la nature (création, conception, aménagement, approches historiques, sociologiques, environnementales et éthiques).

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Maude Flamand-Hubert

Je suis professeure adjointe en politiques appliquées à la forêt privée à la faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval. J'ai soutenu en 2017 ma thèse de doctorat, intitulée "La forêt québécoise dans la première moitié du XXe siècle : représentations politiques et littéraires" (cotutelle en développement régional à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) et en histoire à Sorbonne Paris-IV). Mes intérêts de recherche portent sur l'exploitation des ressources naturelles et les politiques publiques, l'histoire forestière, régionale et environnementale, le Québec au XIXe et XXe siècle, les représentations de la forêt et des milieux forestiers.

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